PHOTOSA 2025 - Conférence de presse / Fadima Web TV

PHOTOSA 2025 : la Biennale photographique de Ouagadougou en (R)ÉVOLUTION

À Ouagadougou, le ton est donné pour la troisième édition de la Biennale photographique de Ouagadougou, PHOTOSA. Ce vendredi 7 novembre 2025, le Goethe-Institut et le Cercle des Photographes du Burkina (CERPHOB) ont tenu une conférence de presse au Ciné Wemtenga pour présenter les grandes lignes de cette édition, prévue du 22 au 29 novembre 2025 dans la capitale burkinabè.

PHOTOSA 2025 – Conférence de presse / Fadima Web TV

(R)ÉVOLUTION : un thème qui questionne le monde contemporain

Placée sous le thème « (R)ÉVOLUTION », cette édition invite à réfléchir sur les bouleversements de notre époque.

Un mot entre parenthèses, mais lourd de sens : révolution ou évolution ? Les artistes invités explorent ces mutations sous plusieurs angles : transformations sociales, changements climatiques, transitions culturelles et aspirations humaines. À travers la photographie d’auteur, ils interrogent le monde et le rapport que chacun entretient avec lui.

Dix-sept (17) artistes issus de onze (11) pays dont la Roumanie, l’Espagne, la Colombie, l’Allemagne, la Côte d’Ivoire, le Niger, la Suisse, la France, le Mali, l’Italie et le Burkina Faso, exposeront leurs regards et leurs réalités. Une diversité d’origines et de points de vue qui enrichit le dialogue visuel et la portée symbolique de cette biennale.

PHOTOSA : une galerie à ciel ouvert

Née en 2021, la Biennale photographique de Ouagadougou s’impose aujourd’hui comme l’un des rendez-vous majeurs de la photographie d’auteur en Afrique de l’Ouest. L’événement se distingue par son approche inclusive et décentralisée, où l’espace public se transforme en galerie à ciel ouvert.

Cette année, 19 expositions seront installées dans les cours familiales et les rues autour du Ciné Wemtenga, transformant le quartier en un lieu de rencontre entre art et quotidien.

« PHOTOSA est né d’un constat simple : la photographie d’auteur reste encore très peu connue et peu visible au Burkina Faso. Pourtant, elle est là. Elle palpite dans les rues, dans les regards, dans les mains des jeunes photographes qui cherchent un espace pour s’exprimer et se professionnaliser », explique Adrien Bitibaly, photographe et fondateur de la biennale.

Adrien Bitibaly, fondateur de PHOTOSA

Pour cette édition, le quartier de Wemtenga devient un musée vivant, participatif et communautaire. Les habitants accueillent les œuvres chez eux et assurent eux-mêmes la médiation entre artistes et public.

En parallèle, une dizaine de jeunes photographes burkinabè formés dans un programme de mentorat présenteront leurs créations pour la première fois.

Une biennale d’échanges et de transmission

PHOTOSA 2025, c’est aussi une série de projections-débats, visites guidées, discussions publiques et ateliers de formation. Ces activités visent à créer des passerelles entre générations et à transmettre les savoir-faire aux jeunes talents du pays.

La biennale se veut un espace d’apprentissage, d’émancipation et de transmission artistique, où la photographie devient un outil d’éducation visuelle et de transformation sociale.

“Things Fall Apart” : quand la photo rencontre la mémoire du cinéma africain

Grande nouveauté de cette édition, PHOTOSA s’associe au Goethe-Institut autour de l’exposition “Things Fall Apart”, inspirée du célèbre roman de Chinua Achebe, Le monde s’effondre, et du film nigérian éponyme réalisé en 1971. Présentée du 29 novembre au 19 décembre 2025, cette exposition révèle des archives inédites du tournage, longtemps oubliées. Elle retrace l’histoire du cinéma africain pré-Nollywood et met en lumière la collaboration entre l’Afrique et l’Occident dans les années 1970.

Un dialogue entre image, mémoire et culture, rappelant que l’art visuel transcende les frontières du temps et des continents.

Un espace d’expression et de résistance artistique

PHOTOSA repose sur des valeurs fortes : la circulation du savoir, la dignité des regards, l’implication collective et l’hospitalité comme acte artistique.

Plus qu’un événement culturel, c’est un espace de dialogue entre générations, territoires et imaginaires.

« Ce qui était un pari devient une évidence : il y a ici, en Afrique de l’Ouest, une nouvelle génération d’artistes visuels qui portent des voix puissantes, libres et multiples. Et cette biennale est là pour les accueillir », conclut Adrien Bitibaly.

Rendez-vous à Ouagadougou

PHOTOSA 2025 se veut un lieu d’expression, de mémoire et de résistance. À travers la diversité de ses artistes et de ses approches, la biennale réaffirme la force de la photographie comme langage universel et levier de transformation sociale.

PHOTOSA Acte 3 — du 22 au 29 novembre 2025, à Ouagadougou, quartier Wemtenga.

Inocent Ilboudo