Journée internationale de la souveraineté africaine : la jeunesse invitée à porter l’héritage et le combat

À l’occasion de la Journée internationale de la souveraineté africaine, une conférence publique s’est tenue le dimanche 21 septembre 2025 à Ouagadougou autour du thème : « Souveraineté africaine et réparations en lien avec l’esclavage et la colonisation : rôle et responsabilité de la jeunesse ».

Présidium de la conférence publique – Journée Internationale de la Souveraineté africaine

L’initiative, portée par le comité Ujamaa et le cadre « Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita », en partenariat avec le mouvement Quilombo, a rassemblé un public nombreux, composé notamment de jeunes, de militants panafricanistes et de leaders associatifs.

Un discours d’ouverture fort en symboles

Dans son allocution introductive, Goam Sa-yã Ramdé, militant panafricaniste, a rappelé que l’Afrique ne peut prétendre à la souveraineté sans mémoire ni justice. S’appuyant sur Aimé Césaire et Cheikh Anta Diop, il a insisté sur la nécessité pour les peuples africains de produire leur propre pensée et de s’affranchir des modèles imposés. « L’Afrique pourra restaurer sa conscience historique pour mettre enfin les peuples africains à l’abri de l’agression culturelle », a-t-il cité.

L’orateur a également salué la dynamique impulsée par l’Alliance des États du Sahel (AES), sous le leadership du capitaine Ibrahim Traoré, du général Assimi Goïta et du général Abdourahamane Tiani, qu’il considère comme « une rupture nécessaire et un acte de courage politique ».

Bassolma Bazié : une jeunesse armée intellectuellement et culturellement

Le conférencier principal, Bassolma Bazié, président de la Commission nationale de la Confédération des États du Sahel (CN-CES), a livré une communication dense sur le rôle stratégique de la jeunesse dans la reconquête de la souveraineté. « Si nous voulons une jeunesse capable de porter les défis de la souveraineté, il faut qu’elle soit bien formée et bien éduquée », a-t-il martelé, tout en soulignant que les adultes ont la responsabilité d’« être exemplaires, transparents et empreints de vérité » pour inspirer les plus jeunes.

Bassolma Bazié, Président de la Commission nationale de la Confédération des États du Sahel (CN-CES)

Critiquant un système éducatif qui a longtemps « décapé » les consciences, il a salué la volonté des autorités d’engager une relecture des curricula scolaires afin que « dès la maternelle, chaque enfant apprenne son histoire et comprenne les enjeux du combat en cours ».

Le président de la CN-CES a enfin mis en garde contre les divisions et les illusions d’ennemis « camouflés dans tous les milieux : militaire, administratif, associatif ou paysan ». Pour lui, seule « une unité révolutionnaire fondée sur la vérité et la transparence » permettra à la jeunesse de faire face.

La diaspora et les organisations panafricanistes en soutien

À la sortie de la conférence, Goam Sa-yã Ramdé a insisté sur la dimension internationale de cette journée. Selon lui, l’initiative répond aux aspirations de l’AES et fédère un vaste réseau d’associations panafricanistes en Afrique et dans la diaspora. « Ces organisations partenaires, présentes en Côte d’Ivoire, en RDC, au Mali, en Algérie, au Niger ou encore en Belgique, veulent mettre en lumière cette journée pour prôner l’unité et la souveraineté de l’Afrique », a-t-il expliqué.

Il a ajouté que les perspectives consistent à renforcer les liens entre associations panafricanistes et citoyennes, au Burkina Faso comme ailleurs, afin de donner plus d’ampleur aux prochaines éditions : « Peut-être dès l’an prochain, avec une mobilisation à l’université ou dans une salle encore plus grande. »

Public – Journée de la souveraineté africaine – Fadima Web TV

La prochaine édition de la Journée internationale de la souveraineté africaine est déjà annoncée comme une étape clé pour élargir la mobilisation et renforcer l’unité des forces panafricanistes.

 Eugène KAM