New York, 27 septembre 2025 – À la tribune des Nations Unies, le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a livré un discours offensif. Au nom du président Ibrahim Traoré, il a dénoncé les faiblesses de l’ONU, affirmé la souveraineté nationale et détaillé les efforts du pays face au terrorisme et aux pressions extérieures.

Une ONU à bout de souffle
Le chef du gouvernement burkinabè a dressé un constat sévère. Après huit décennies d’existence, l’ONU reste selon lui une organisation « inefficace et discréditée ». Il a parlé d’un « fiasco embarrassant » et d’un « échec structurel ».
« Comment comprendre que l’Afrique, berceau de l’humanité et foyer de tant de conflits, représentant plus d’un milliard d’êtres humains, demeure exclue des instances décisionnelles du Conseil de sécurité ? » a-t-il interrogé.
Pour Jean Emmanuel Ouédraogo, le Conseil de sécurité s’est transformé en « grand fauteur de trouble », paralysé par les rivalités entre membres permanents.
La souveraineté comme boussole
Dans ce contexte mondial tendu, le Burkina Faso revendique sa voie. Le Premier ministre a insisté sur les efforts engagés pour sécuriser le territoire et consolider l’unité nationale. Il a cité la mobilisation des forces armées, l’action des Volontaires pour la défense de la patrie et l’élan citoyen autour du Fonds de soutien patriotique, déjà doté de plus de 413 milliards de FCFA.
Le pays veut aussi recouvrer sa souveraineté alimentaire. Des terres sont remises en valeur, des productions agricoles redémarrent. « Plus de 72 % de notre territoire a été reconquis, des milliers de déplacés internes regagnent leurs localités, des écoles rouvrent, des services sociaux reprennent vie », a-t-il affirmé.
Et de marteler : « Le Burkina Faso réaffirme, en toute responsabilité, que ses priorités ne sont pas négociables et que ses choix sont plus que jamais à respecter. »
Le rejet des ingérences étrangères
Jean Emmanuel Ouédraogo a pointé les complicités extérieures dans la crise sécuritaire au Sahel. Pour lui, le terrorisme sert de « prétexte bien trouvé » à certains États pour piller les ressources africaines.
« Nos pays se retrouvent confrontés à des terroristes qui ne sont, en réalité, que des supplétifs d’armées étrangères prédatrices », a-t-il accusé. Et d’ajouter : « Certains États, d’ailleurs, ne se cachent même plus pour revendiquer publiquement le soutien qu’ils apportent à ces criminels. »
Le Premier ministre a nommément visé la France et le régime du président Emmanuel Macron. « Les médias publics, en plus de la désinformation quotidienne, sont devenus des relais de la communication des criminels auteurs d’attaques lâches et barbares perpétrées contre de paisibles citoyens », a-t-il dénoncé.

La Confédération des États du Sahel, réponse régionale
Face aux défis communs, le Burkina Faso s’appuie désormais sur l’Alliance des États du Sahel (AES), aux côtés du Mali et du Niger. « C’est la volonté d’être acteur principal de notre histoire et d’écrire nous-mêmes l’avenir de nos enfants », a-t-il déclaré.
Cette confédération doit permettre de bâtir une sécurité collective et un développement affranchi des pressions extérieures.
Plaidoyer pour un nouvel ordre mondial
Au-delà de la critique, le Premier ministre a proposé un cap : un multilatéralisme rénové, plus juste et plus représentatif. Il a soutenu les pays frappés par des sanctions, dont Cuba et le Venezuela, et plaidé pour une réforme courageuse du Conseil de sécurité.
« Il est temps pour notre organisation de changer de paradigme… l’ONU doit redevenir un véritable garant de la paix et de la sécurité dans le monde, et non un instrument de domination aux mains des plus forts du moment », a-t-il conclu.
La rédaction
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