
Le Conseil des ministres, réuni le 4 septembre 2025 sous la présidence du chef de l’État, a adopté plusieurs rapports, projets de lois, décrets et nominations touchant à des domaines clés tels que les infrastructures, les finances publiques, la diplomatie, la fonction publique et la justice.
Gouvernance financière et budget 2025
Le Conseil a adopté une loi de finances rectificative. Selon le ministre de l’Économie, Aboubakar Nacanabo, « après la revue à mi-parcours, il s’est avéré que l’État a réalisé de bonnes performances en matière de recouvrement des recettes. Ces résultats justifient l’ouverture de nouvelles recettes pour faire face aux dépenses prioritaires ».
Les ressources totales sont ainsi portées à 3 299,7 milliards F CFA, pour des charges révisées à 3 762,2 milliards F CFA, le besoin de financement restant à 462,5 milliards F CFA.

Le ministre Nacanabo a également annoncé une exonération de TVA sur l’aliment poisson, afin d’appuyer l’offensive agro-pastorale et halieutique. Par ailleurs, une taxe sur les parcelles non mises en valeur a été instituée, allant de 750 à 1 000 F CFA/m² selon les zones, avec une augmentation annuelle de 20 %.
Infrastructures et développement économique
Le gouvernement a validé le Projet de réhabilitation des infrastructures de soutien à l’économie (PRISE), financé par la Banque islamique de développement (BID).
Ce programme, qui profitera à plusieurs régions, prévoit la réhabilitation de 187,8 km de routes, le bitumage partiel du tronçon Koudougou–Yako (RN13) et l’acquisition de brigades de travaux routiers.
Diplomatie et rationalisation des missions à l’étranger
Le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a présenté un décret révisant les conditions d’affectation et de rémunération du personnel diplomatique.
« Ce texte fixe une nouvelle grille indiciaire, limite la prise en charge des titres de voyage et d’assurance aux seuls agents affectés en ambassade, et supprime la prise en charge des frais de scolarité des enfants », a-t-il expliqué.
L’objectif est de rationaliser les dépenses et d’accélérer la relance économique.
Justice et cohésion sociale
Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a défendu le projet de loi « Faso Bu Kaooré », qui consacre les mécanismes traditionnels de règlement des différends.
« Il s’agit d’instituer dans chaque secteur et village une instance ‘Bukaore’, qui permettra aux parties de régler leurs différends localement, en complément des juridictions classiques », a précisé le ministre.

En outre, 129 enfants mineurs de FDS, VDP et sapeurs-pompiers tombés au champ d’honneur sont désormais reconnus pupilles de la Nation, conformément à la loi de 2022.
Fonction publique et assainissement
Le ministre de la Fonction publique, Mathias Traoré, a présenté deux mesures fortes :
une clause prioritaire de servir l’État obligeant les agents formés aux frais publics à rester au service de l’administration pendant une durée minimale de 15 ans, sous peine de remboursement ;
la révocation de 21 agents publics issus de neuf ministères, reconnus coupables d’usage de faux diplômes.
Restructurations et nominations
Le Conseil a mis fin aux fonctions du Préfet de Solhan, Siéniban Yakoué, et procédé à plusieurs nominations dans des conseils d’administration, notamment à l’Agence burkinabè de la cinématographie et de l’audiovisuel (ABCA), au Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B), ainsi qu’à l’ANAC et l’ANPFI.
Moctar Sanfo a été désigné président du CA de l’ABCA.
Nouveau calendrier des Conseils des ministres
Enfin, le Conseil a décidé que ses sessions hebdomadaires se tiendront désormais chaque jeudi, et non plus les mercredis.
La rédaction
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