Capitaine Ibrahim Traoré face à la presse :  » Nous n’étions pas préparés pour terminer la guerre en trois mois « 

Ouagadougou, 28 septembre 2025 – Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est exprimé dimanche soir au cours d’un entretien de 90 minutes face à la presse nationale et internationale. Un exercice attendu, marqué par des explications sur sa célèbre promesse : mettre fin au terrorisme en trois mois, à condition que toutes les dispositions soient réunies.

« L’objectif des trois mois était possible si les conditions étaient réunies (…)» Capitaine Ibrahim Traoré

Une promesse sous conditions

Le chef de l’État a reconnu que cet objectif n’a pas été atteint, en raison de plusieurs obstacles majeurs.

« C’est vrai, c’est ce que nous aurions souhaité. Mais les choses n’ont pas été comme nous le pensions », a-t-il expliqué. « J’ai dit : si tout est mis en œuvre. Or, tout n’a pas été réuni comme nous le souhaitions. »

Des pressions étrangères dénoncées

Pour le Président du Faso, l’un des premiers freins a été l’ingérence de certaines puissances.

« Dès que nous sommes arrivés au pouvoir, nous aurions aimé qu’on nous laisse travailler très rapidement. Malheureusement, certaines forces étrangères voulaient que nous allions dans leur sens. Leur objectif n’était pas que la guerre finisse de sitôt », a-t-il affirmé.

Le président a même accusé certains acteurs d’avoir assumé leur soutien aux groupes armés. « On nous a clairement laissé entendre qu’il fallait accepter qu’ils soutiennent les terroristes tout en prétendant nous soutenir. Cela veut dire ce que ça veut dire : c’est une guerre entretenue. »

Un pays presque sans armes

Le deuxième frein, selon lui, était matériel. Le président dit avoir découvert un pays sous-équipé pour affronter une guerre d’ampleur.

« Je peux vous dire ce que j’ai trouvé en stock : moins de 100 000 cartouches de Kalachnikov et à peine une centaine d’armes. Comment pouvions-nous faire la guerre ? » s’est-il interrogé.

Il a insisté sur la nécessité de reconstituer les effectifs et de réarmer l’armée.

« L’objectif des trois mois était possible si les conditions étaient réunies. Mais en réalité, nous n’avions rien. Nous n’étions pas préparés à la guerre, ni sur le plan de l’équipement, ni sur le plan des effectifs. »

Le président a conclu en réaffirmant que la lutte se poursuit et que les efforts engagés visent à doter le Burkina Faso des moyens nécessaires pour vaincre le terrorisme.

La rédaction