Santé mentale en milieu universitaire : la CREU brise le silence autour d’un tabou

Ouagadougou, 27 septembre 2025 – La Cellule de réflexion et d’éveil universitaire (CREU) a organisé, samedi, un thé-débat sur le thème : « Santé mentale en milieu universitaire : briser le silence, agir pour prévenir ». Objectif : sensibiliser les étudiants sur l’importance du bien-être psychologique, souvent négligé mais pourtant essentiel à la réussite académique.

Un échange autour du sujet avec des experts / CREU

La santé mentale, condition de réussite scolaire

Dès l’ouverture des échanges, le ton a été donné : impossible de réussir sans une bonne santé mentale. Pour le Dr Leylatou Kaboré/Traoré, la question ne se pose même pas :

« La santé mentale est cruciale pour les étudiants, pour apprendre. L’université est un milieu où l’on s’imite beaucoup, que ce soit dans les bons ou les mauvais comportements. C’est aussi un lieu marqué par le stress et la stigmatisation. »

Le Dr Pouiningba Alphonse Nikiéma a renchéri en soulignant l’importance de bases solides :

« L’université est un moment de quête d’identité. Comment bâtir une maison de deux ou trois étages sans fondation ? C’est difficile de se réaliser, d’être productif si notre santé mentale n’est pas au top. »

Dr Pouiningba Alphonse NIKIEMA, paneliste

Pour lui, ce type de rencontre offre aux étudiants des repères concrets et encourage l’adoption de meilleures habitudes de bien-être.

Briser un tabou pour avancer

Au Burkina Faso, la santé mentale reste entourée de préjugés et de silence, y compris dans le milieu universitaire. C’est précisément pour déconstruire ce tabou que la CREU a pris l’initiative.

« La santé mentale demeure un tabou, selon nous les membres du CREU. Il était donc nécessaire de créer ce cadre d’échanges et d’aborder cette thématique, car elle est essentielle pour la réussite scolaire », a expliqué Ange Drabo, président de la cellule.

Ange DRABO, Président de la cellule de réflexion et d’éveil universitaire (CREU)

En provoquant ce débat, l’organisation veut libérer la parole et amener la communauté estudiantine à prendre conscience de l’importance du sujet.

Une démarche appréciée par les étudiants

Les participants ont salué l’initiative, soulignant son utilité à la fois personnelle et académique.

« Cette rencontre m’a permis de me ressourcer et de recueillir des conseils pour maintenir ma santé mentale en forme », confie Gracias Kongzabré, étudiante.

Un sentiment partagé par de nombreux participants, convaincus que ce type de plateforme peut contribuer à instaurer une culture du bien-être mental à l’université.

L’ensemble des participants repartent sensibiliser / CREU

Vers un accompagnement continu

La CREU ne compte pas en rester là. Son président a annoncé le lancement prochain d’une phase de communication digitale et la mise en place de séances d’écoute individuelle pour prolonger les effets de la rencontre.

« Après cette rencontre, nous allons enclencher une phase de communication digitale, ainsi que des entretiens avec les participants pour rester à leur écoute », a-t-il précisé.

Avec cette stratégie de suivi, la cellule entend transformer ce premier pas en une véritable dynamique durable pour ancrer la santé mentale au cœur des préoccupations universitaires.

Djamila Compaoré